Rendez-vous solidaire, la Journée mondiale des donneurs de sang (JMDS) réunit 194 pays à travers le monde. Lancée en 2004 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), cette journée est célébrée le 14 juin de chaque année. L’objectif de cet évènement annuel est de sensibiliser les populations quant à l’importance et les enjeux des dons de sang, de remercier les donneurs mais aussi de mobiliser un maximum de monde dans l’espoir d’inciter aux dons.
Tous les ans, un pays est choisi pour accueillir cet évènement mondial. Pour cette année 2023, c’est l’Algérie qui a été sélectionnée par l’intermédiaire de son Agence nationale du sang et le thème retenu pour cette nouvelle campagne est « Sang, plasma : partageons la vie, donnons souvent ! ».
« Sang, plasma : partageons la vie, donnons souvent ! »
Ce nouveau thème « Sang, plasma : partageons la vie, donnons souvent ! » a pour principal objectif de souligner les besoins de transfusions sanguines dont certains patients ont besoin, parfois même à vie. Il met ainsi en avant l’importance de chaque donneur de sang ou de plasma et revient sur la nécessité de réaliser des dons réguliers. Il est en effet important de veiller à disposer d’un approvisionnement disponible en quantités suffisantes afin d’être en mesure de traiter les patients dès qu’ils en ont besoin.
Il faut savoir que le jour-même du don de sang, une fois le prélèvement réalisé et testé, un traitement préparatoire est réalisé afin de séparer les différents composants sanguins. Les globules blancs sont en effet retirés afin de ne pas entraîner d’effets indésirables chez le receveur. Ainsi, le sang « total » n’est jamais transfusé au malade. En fonction de ses besoins, ce dernier recevra soit du plasma, soit des globules rouges, soit des plaquettes. Un seul don de sang peut dès lors sauver trois vies.
Ce nouveau thème de la journée mondiale du don de sang permet ainsi de mettre l’accent sur l’importante nécessité de dons réguliers qui permettront de sauver de nombreux patients à travers le monde.
Les dons du sang sauvent des vies chaque jour
C’est grâce aux donneurs de sang que Munira Premji a par exemple survécu à trois cancers. Lorsqu’on lui a diagnostiqué un myélome multiple (cancer du sang), puis un mois plus tard un lymphome non hodgkinien avancé, son taux d’hémoglobine était si bas qu’une transfusion sanguine de globules rouges était nécessaire avant-même de pouvoir entamer un traitement par chimiothérapie.
Elle a alors reçu plusieurs unités de sang provenant de donneurs différents avant de pouvoir entamer son traitement. Sans les donneurs, Munira serait morte avant-même d’avoir pu commencer sa première séance de chimiothérapie. En 2015, on lui diagnostique un cancer du sein et une fois encore, un don de sang l’a aidée à combattre la maladie et à aller au bout de son traitement.
Aujourd’hui, Munira vit pleinement sa vie.
Les donneurs de sang sont des super-héros
En dehors de certaines affections qui nécessitent des transfusions sanguines exceptionnelles, d’autres patients ont quant à eux besoin d’en recevoir à vie. C’est par exemple le cas d’Eric, un adolescent canadien qui doit sa vie aux donneurs. Depuis sa naissance en effet, Eric a reçu des centaines de transfusions de globules rouges. Né avec une maladie rare appelée anémie de Blackfan-Diamond qui empêche son corps de fabriquer des globules rouges, il en reçoit de manière régulière, à hauteur d’une fois par mois minimum et chaque transfusion lui offre un mois de vie supplémentaire. Pour Eric, les donneurs de sang sont ses héros.
Bien d’autres affections comme la thalassémie ou encore la drépanocytose nécessitent des transfusions régulières de globules rouges et de plaquettes. D’autres maladies comme les déficiences immunitaires et l’hémophilie demandent quant à elles des dons réguliers de plasma.
Les réserves mondiales de sang sont en baisse
La transfusion sanguine n’est pas accessible pour 8 personnes sur 10 dans le monde. Cette journée mondiale de don du sang représente alors une formidable occasion de rappeler au grand public à quel point ces dons sont véritablement vitaux. D’autant plus que les réserves de sang à l’échelle mondiale sont très basses, notamment à cause de la baisse de fréquentation des sites de prélèvement. Dans certains pays, les réserves de sang sont nettement en dessous du seuil de sécurité, ce qui représente un danger mortel pour certains patients.
En effet, si les transfusions sanguines permettent de sauver chaque année des millions de vie, les quantités de poches sont insuffisantes dans presque 120 pays sur les 194 concernés par la JMDS. Ces pays, qui concernent en grande majorité l’Asie du Sud, l’Afrique subsaharienne, orientale et centrale, se retrouvent ainsi dans l’incapacité d’assurer des transfusions sanguines aux malades qui en ont besoin.
Et les stocks en France ?
En France, bien que la situation soit moins catastrophique que dans certains autres pays membres, l’EFS (Établissement français du sang) et le ministre de la Santé tirent régulièrement la sonnette d’alarme pour faire face à une baisse constante des réserves de stocks de produits sanguins. En effet, si en France la réserve devrait être de 100 000 poches, l’hiver dernier, l’EFS n’en comptait même pas 80 000, un niveau critique susceptible de mettre la vie de malades en danger mortel.
Inciter au don du sang
Pour inciter un maximum à donner son sang, l’EFS ne manque pas de se démarquer en termes de communication. Prenons l’exemple du message posté le 2 janvier 2023 sur lequel nous pouvions lire « Une bonne résolution pour 2023 ? Plus simple qu’aller à la salle de sport 3 fois par semaine : aller donner son sang 3 fois par an ». Et à l’approche des vacances estivales, l’Établissement français du sang multiplie les appels aux dons afin de maintenir les stocks qui sont déjà en forte baisse dans certaines régions.
Pour être donneur de sang, il est essentiel de remplir certaines conditions, nécessaires pour garantir la sécurité et l’efficacité des dons :
- Être en bonne santé générale, sans maladie transmissible par le sang ;
- Avoir un poids suffisant, généralement d’au moins 50 kg ;
- Respecter l’âge minimum et maximum requis, généralement entre 18 et 65 ans révolus ;
- Ne pas souffrir de conditions médicales spécifiques telles que l’anémie, le diabète ou l’hypertension artérielle ;
- Ne pas avoir subi de transfusion sanguine récente ou d’intervention chirurgicale majeure dans les six mois précédant le don ;
- Répondre à un questionnaire médical détaillé et passer une évaluation médicale préalable.