Chaque année, 15 000 chirurgies du nez sont réalisées en France. Leur remboursement par la Sécurité sociale et les mutuelles dépend du caractère médical ou esthétique des interventions.
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Chirurgie du nez : comment l’opération est-elle remboursée ?
Les types de chirurgie du nez
L’opération du nez, ou rhinoplastie, est motivée par une gêne. Il peut s’agir de difficultés à respirer ou d’un complexe dû à la forme et à la taille du nez, parfois des deux. Une correction peut alors être effectuée. Les professionnels de santé distinguent trois types d’interventions de rhinoplastie.
La chirurgie du nez fonctionnelle
La chirurgie du nez fonctionnelle est à visée médicale. Elle intervient lorsque le nez ne peut plus remplir sa fonction respiratoire, comme c’est le cas lorsque la cloison nasale est déviée ou déformée (gêne ORL).
En plus de la gêne respiratoire, ces anomalies entraînent :
- des ronflements ;
- une modification de la voix ;
- des éternuements ;
- des écoulements nasaux…
La septoplastie corrige la cloison nasale et permet au patient de retrouver un confort respiratoire. La chirurgie fonctionnelle du nez est requise également lorsque les excroissances de la fosse nasale, appelées cornets, sont trop épaisses. L’épaississement des cornets se rencontre chez les personnes souffrant de sinusites chroniques et peut engendrer des infections. Le médecin peut alors procéder à l’ablation partielle des cornets (ou turbinectomie). D’autres alternatives existent:
- la cautérisation électrique ;
- la turbinoplastie par radiofréquence ;
- la turbinoplastie chirurgicale.
La chirurgie fonctionnelle peut être pratiquée dès l’âge de 8 ans, sur indication médicale.
La chirurgie réparatrice du nez
La chirurgie réparatrice ou reconstructrice est réalisée suite à un accident, une maladie ou à une malformation congénitale. Elle peut s’attacher à reconstruire le cartilage du nez, sa peau et la muqueuse nasale. Ces rhinoplasties ont pour but de redonner au nez sa fonction respiratoire et de corriger un préjudice esthétique. Elles servent, par exemple, à reconstruire un nez qui a été amputé suite à une tumeur ou à traiter une fente labio-palatine (un bec-de-lièvre).
La chirurgie esthétique du nez
Les opérations de chirurgie du nez répondent dans la plupart des cas au souhait de la personne de modifier l’allure de son nez. Elle peut vouloir aplanir une bosse, corriger une déviation, rehausser ou affiner la pointe du nez, diminuer la hauteur ou la largeur de la pyramide nasale…
Les hommes comme les femmes peuvent subir une rhinoplastie esthétique. Il est conseillé d’attendre au moins l’âge de 17 ans et la fin de la croissance pour envisager l’intervention. Le nez a alors sa forme définitive et le patient a suffisamment de maturité pour comprendre et supporter les conséquences de l’opération et de la correction.
La rhinoplastie esthétique peut être réalisée en même temps qu’une chirurgie fonctionnelle du nez ou qu’une autre opération esthétique comme une génioplastie esthétique (une opération du menton) afin de préserver l’harmonie du visage.
Le déroulement d’une rhinoplastie
Le nez détermine l’équilibre du visage. Même lorsque l’opération est bien réalisée, il peut être délicat de s’habituer à sa nouvelle physionomie.
L’importance de la consultation pré opératoire
Lors de la consultation préopératoire, le patient va exprimer les raisons de sa gêne et ses attentes. S’il s’agit d’une opération visant à modifier l’aspect du nez, il évoque les éléments qu’il n’aime pas et décrit les nez qui lui plaisent.
Le médecin réalise un examen endo-nasal pour comprendre la structure du nez. Il peut prescrire une radio. Lors de la consultation, il s’assure que le patient ne présente pas de contre-indications pour une rhinoplastie.
En fonction des attentes du patient et des examens, le chirurgien propose différentes options. Une simulation avec des photos en noir et blanc et de profil permet de visualiser le futur nez et son rendu sur le visage. Mais ces images en 3D doivent être utilisées avec précaution : elles ne montrent pas avec exactitude ce que le nez sera après l’opération.
Les obligations du chirurgien
Le chirurgien informe le consultant des risques de l’opération. Il lui remet au préalable un devis détaillé indiquant le montant de l’opération.
Pour les opérations de chirurgie esthétique, le patient dispose d’un délai de réflexion de 15 jours avant l’opération. Avant cette date, il n’a aucun frais à acquitter, sauf ceux liés à la consultation. Il est libre de renoncer à l’opération ou de choisir de se faire opérer dans une autre clinique.
Au bloc opératoire
L’opération a lieu sous anesthésie générale. Elle est parfois réalisée sous anesthésie locale avec sédation. Une rhinoplastie simple s’effectue en ambulatoire tandis qu’une opération complexe nécessite une nuit d’hospitalisation.
L’opération dure en moyenne entre 30 minutes et deux heures. Le chirurgien effectue de petites incisions, soit dans les ailes du nez, soit dans la partie séparant les deux narines. Il isole ensuite la peau de la charpente nasale pour remodeler sa structure. Une greffe de peau ou de cartilage est parfois nécessaire. La peau est ensuite remise en place et l’incision recousue.
La rhinoplastie ultrasonique
La rhinoplastie ultrasonique ne nécessite pas de casser la structure du nez pour ensuite la reconstruire. L’opération dure 3 heures et utilise des outils pour polir les os du nez. Le chirurgien visualise le rendu en temps réel et peut ainsi adapter son geste.
Cette technique, développée depuis 2013, permet d’apporter les modifications les plus souvent demandées par les patients comme réduire une bosse, corriger une asymétrie ou affiner le nez.
Si elle présente l’avantage de laisser moins de séquelles et de mieux contrôler le résultat, elle est aussi plus chère et moins répandue. Seuls quelques praticiens disposent du matériel et de l’expertise requis.
Les suites de l’opération
Après l’opération, le patient peut porter des mèches dans le nez durant 3 jours et un pansement pendant 10 jours. Pour une septoplastie ou une rhinoseptoplastie, une attelle est posée pour 5 à 8 jours. Des gonflements et des œdèmes apparaissent les premiers jours et il est difficile de respirer par le nez pendant une à deux semaines.
Il n’est pas possible de poursuivre sa vie sociale et professionnelle préopératoire pendant 10 à 20 jours. Un arrêt de travail est nécessaire, au moins le temps que les ecchymoses disparaissent et que le pansement soit retiré.
Pendant un mois, il faut éviter les gestes violents et les traumatismes, y compris lorsque l’on se mouche. Et il n’est pas envisageable de pratiquer des sports de contact ou présentant un risque de choc avant 3 mois.
Le résultat définitif
Immédiatement après l’opération, le nez est anormalement gonflé. Il faut attendre 6 mois pour que le nez prenne son apparence définitive. Une nouvelle consultation avec le chirurgien est préconisée au bout d’un an pour évaluer le rendu de l’opération.
Le coût d’une rhinoplastie
Le prix d’une chirurgie du nez dépend de l’opération réalisée, de la technique employée, du chirurgien et de son lieu d’exercice. Il faut compter entre 2 500 et 8 000 euros pour une rhinoplastie traditionnelle et au moins 5 500 euros pour une rhinoplastie ultrasonique. Avec de tels montants, bénéficier d’une mutuelle de santé pour cette intervention est primordial.
La prise en charge de la chirurgie du nez réparatrice et fonctionnelle
La chirurgie du nez réparatrice est prise en charge par l’Assurance Maladie. Le chirurgien remplit une demande d’entente préalable et la transmet à la Sécurité sociale qui accepte ou non la demande de remboursement. Le patient peut être convoqué à un rendez-vous avec le médecin conseil avant qu’il ne rende sa décision.
Si le patient subit au cours de la même opération réparatrice une septoplastie ou tout autre opération fonctionnelle et une rhinoplastie esthétique, l’Assurance Maladie effectue la prise en charge des coûts relatifs à l’intervention fonctionnelle.
La Sécurité sociale procède à la prise en charge du remboursement à hauteur de 70% de l’opération en fonction du barème prédéfini. Le ticket modérateur, le forfait journalier et les dépassements d’honoraires sont à la charge du patient.
Compte-tenu du coût de l’opération et de la proportion de chirurgiens pratiquant des honoraires libres, il est indispensable de bénéficier d’une complémentaire santé proposant un niveau de garantie supérieur à celui de la Sécurité Sociale. Les différents contrats de complémentaire santé Cocoon prennent en charge le forfait journalier, le supplément chambre seul et garantissent jusqu’à 300% de la base du remboursement de la CPAM.
La prise en charge de la chirurgie esthétique du nez
La Sécurité sociale n’effectue pas de remboursement pour les opérations de rhinoplastie esthétique. Leur coût est totalement à la charge du patient. Certains établissements ou professionnels de santé acceptent les règlements en plusieurs fois. Il est également parfois possible de négocier le prix de la consultation préopératoire ou les honoraires de l’anesthésiste.
Le prix de la rhinoplastie ne doit pas être le seul critère de choix du professionnel de santé. Sa qualification et son expérience sont les premiers arguments qui guident votre décision. Il est indispensable que le praticien soit inscrit au Conseil national de l’ordre des médecins et habilité à effectuer une opération de chirurgie plastique.
N’hésitez pas à recourir à un chirurgien réalisant exclusivement des opérations du nez : la rhinoplastie est l’acte de chirurgie esthétique qui nécessite le plus souvent une deuxième intervention pour retoucher le résultat. Mais seules 10% des personnes ayant été opérées par un expert de la rhinoplastie ont recours à une seconde opération contre 40 à 50% de celles ayant été opérées par un chirurgien non spécialisé.
Une mutuelle hospitalisation seule est une assurance santé qui ne couvre que les frais relatifs à une hospitalisation.
Une journée d’hospitalisation coûte en moyenne 1 370 € dans un service de médecine, 1 700 € dans un service de chirurgie et plus de 3 000 € en soins intensifs.
Le forfait hospitalier représente la participation financière du patient aux frais d’hébergement et d’entretien entraînés par son hospitalisation. Il est dû pour chaque journée d’hospitalisation.