Séances de kiné : quel remboursement par l’Assurance Maladie et la complémentaire santé ?

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Publié le 25/04/2024


Mal de dos, entorse, rééducation après une intervention chirurgicale… Nous sommes nombreux à devoir nous rendre chez un masseur-kinésithérapeute au moins une fois dans notre vie. On vous dit tout sur le remboursement du kiné et votre reste à charge après les remboursements de la Sécurité sociale et de la complémentaire santé.

Quand faut-il consulter un kinésithérapeute ?

Les masseurs-kinésithérapeutes sont des auxiliaires médicaux, au même titre que les infirmiers, les orthoptistes ou les pédicures-podologues. Ils sont titulaires d’un diplôme d’État. Ils exercent en cabinet libéral, en centre de santé, dans les groupes hospitaliers et les institutions médico-sociales.

Leur action participe à la prévention et au traitement des troubles liés au mouvement, à la motricité et à certaines fonctions du corps humain.

Il n’y a pas de limite d’âge pour rencontrer un kiné. Leur champ d’action s’étend des nouveau-nés prématurés aux personnes âgées.

Après un traumatisme

Les kinés assurent la rééducation après un traumatisme. Suite à une fracture ou une entorse, la kinésithérapie aide les muscles à retrouver leurs forces et leur mobilité.

Cette rééducation concerne aussi des muscles moins visibles. Après une grossesse et un accouchement par voie basse, la rééducation post-partum redonne au périnée son tonus. Réalisée dans les mois qui suivent l’accouchement, elle pallie les effets du relâchement des sphincters tels que les fuites urinaires.

Enfin, la rééducation est une réponse à chaque évènement qui impacte notre capacité à nous mouvoir. C’est le cas par exemple des opérations chirurgicales, des accidents vasculaires cérébraux (AVC), des longues périodes d’alitement ou d’hospitalisation. Les soins aident l’organisme à retrouver ses fonctions locomotrices.

En cas de maladies chroniques

Les masseurs-kinésithérapeutes accompagnent les personnes atteintes de maladies neurologiques comme l’hémiplégie et la paraplégie ainsi que de maladies neurodégénératives (maladie de Parkinson, sclérose en plaques…). Leur action améliore l’équilibre et la résistance musculaire. Leurs soins ont également un effet bénéfique sur les capacités cognitives.

Ils interviennent auprès de patients atteints de cancer afin de réduire la perte de mobilité liée à la pathologie, aux traitements et aux opérations. Les séances de drainage et de massage lymphatique, par exemple, sont une réponse thérapeutique au lymphœdème ou syndrome du gros bras, qui touche une femme sur cinq après un cancer du sein.

La kiné respiratoire aide les malades atteints de bronchites chroniques, de mucoviscidose, d’asthme… L’action du professionnel est double : ses actes techniques désencombrent le patient et augmentent son volume respiratoire. En plus, le kiné lui enseigne au cours de la séance des techniques afin de mieux éliminer les sécrétions, notamment en toussant.

Enfin, les soins de physiothérapie sont indiqués en cas de troubles de l’équilibre dus à un dysfonctionnement de la sphère ORL.

En cas de douleurs chroniques

Vous souffrez de mal de dos, de sciatique, d’arthrose et de rhumatismes ? Grâce à des gestes et des massages adaptés pendant les séances, le kinésithérapeute soulage la douleur lors de sa phase aiguë.

En outre, le physiothérapeute a un rôle de prévention et d’éducation thérapeutique. En apprenant au malade des exercices pour renforcer ses muscles et des gestes protecteurs, il évite la récidive.

Comment se passe la rééducation ?

Lors de la première consultation, le patient se présente avec l’ordonnance rédigée par son médecin généraliste ou spécialiste. Elle mentionne le diagnostic qui motive la prescription ainsi que le nombre de séances à effectuer. S’il ne l’a pas mentionné, c’est le kiné qui en décidera.

Au cours de cette première rencontre, le kinésithérapeute examine son patient et le questionne sur sa pathologie et ses antécédents. Il établit son bilan diagnostic kinésithérapique et propose les traitements adaptés à son état de santé. Cette évaluation détermine la fréquence, la durée et l’intensité des séances. Elles peuvent avoir lieu tous les jours, plusieurs fois par jour ou par semaine. Elles durent de 20 minutes à une heure.

Le kiné fait part de ses préconisations au malade. Il peut s’agir d’exercices à réaliser entre les consultations, de conseils sur la posture et l’ergonomie ou de recommandations concernant la pratique d’un sport.

Le déroulé de la séance

La prise en charge est individuelle. Cependant, certains praticiens reçoivent plusieurs patients à la fois et les installent dans des box séparés. Ils ne sont pas présents durant toute la séance mais interviennent régulièrement pour diriger le client quant aux mouvements à effectuer.

Au cours de la séance, le kiné alterne différentes techniques. Parmi elle, la kiné passive. Elle regroupe l’ensemble des actes qui ne nécessitent pas d’action directe du consultant comme :

  • les massages ;
  • les mobilisations, tractions et postures articulaires ;
  • le drainage lymphatique manuel ;
  • le désencombrement bronchique…

Deuxième outil : la mobilisation active. Le patient effectue, sous le contrôle du kiné, des mouvements et des exercices pendant la séance. La kiné active peut aussi avoir lieu dans une piscine ou avec des appareils comme un vélo et des appareils de suspension.

Enfin, les kinés recourent à des thérapies basées sur des stimulations externes de nos muscles comme :

  • l’électrothérapie qui utilise l’électrostimulation, les ultrasons ou le laser,
  • l’hydrothérapie qui utilise l’eau, chaude ou froide ;
  • la cryothérapie et la thermothérapie qui utilisent le froid ou la chaleur.

Séances de kiné : quel remboursement ?

Le prix des séances de kinésithérapie dépend des actes réalisés. Il est défini par la Sécurité sociale. Par exemple, le tarif conventionnel est de :

  • 16,13 euros pour la rééducation d’un membre ;
  • 17,20 euros pour la kinésithérapie respiratoire et la rééducation périnéale ;
  • 19,35 euros pour un drainage lymphatique des deux jambes.

Lorsque les kinés exercent en secteur conventionné, ils ne sont pas autorisés à facturer un dépassement d’honoraires sauf si :

  • la consultation a lieu en dehors des heures d’ouverture habituelles du cabinet, à la demande du patient ;
  • la consultation n’a pas lieu au cabinet à la demande du patient et sans prescription médicale.

Le professionnel doit informer du dépassement d’honoraires et de ses tarifs. Il doit exercer ce droit avec « tact et mesure », conformément à son code de déontologie.

En secteur non conventionné, le masseur-kinésithérapeute fixe ses tarifs librement. Il en informe son client en lui remettant un devis. Ce document est obligatoire dès lors que le montant des actes est supérieur à 70 euros. Grâce à ce document, le patient peut s’informer auprès de l’Assurance Maladie et de sa mutuelle du montant remboursé.

Le remboursement par la CPAM

Les kinésithérapeutes ne font pas partie des professionnels de santé en accès direct. Pour être bien remboursé par l’Assurance Maladie et les mutuelles, il faut une prescription médicale de son médecin traitant ou l’ordonnance d’un spécialiste.

La Sécurité sociale rembourse les séances de masso-kinésithérapie sous certaines conditions. Leur nombre est limité en fonction de la pathologie. Pour être pris en charge au-delà, l’assuré doit transmettre une demande d’entente préalable.

Le remboursement d’un kiné conventionné

La CPAM prend en charge 60% du tarif de responsabilité. Les dépassements d’honoraires ne sont pas pris en compte dans le remboursement. Une franchise médicale de 50 centimes est appliquée. La participation forfaitaire est plafonnée à :

  • 2 euros par jours pour les actes médicaux ;
  • 50 euros par an.

Le remboursement du kiné est assuré au taux de 100% pour les soins liés à une affection longue durée (ALD) et à la maternité.

La prise en charge hors parcours de soins coordonné

Si vous vous rendez chez le kiné sans passer au préalable par votre médecin traitant, le remboursement par la CPAM ne sera que de 30%. Le reste est à votre charge.

La couverture pour un kiné non conventionné

L’absence de disponibilité des kinésithérapeutes du secteur conventionné conduit parfois les patients à se tourner vers un masseur-kinésithérapeute du secteur libre. Dans ce cas, la Sécurité sociale n’applique pas son calcul habituel pour le remboursement.

L’Assurance Maladie prend en charge la consultation des auxiliaires de santé sur la base du tarif de responsabilité. Il est établi en fonction de plusieurs critères, dont la localisation géographique. Vous pouvez contacter votre Caisse Primaire d’Assurance Maladie afin de connaître son montant.

Le remboursement par la mutuelle

La mutuelle prend en charge le ticket modérateur, c’est-à dire les 40% restants à la charge de l’assuré après remboursement par la Sécurité sociale.

Certains contrats de protection complémentaire santé incluent la prise en charge des dépassements d’honoraires. Si vous avez l’intention de vous rendre chez un professionnel en honoraires libres, contactez votre mutuelle pour savoir si votre niveau de garantie permet cette prise en charge. Certains contrats de complémentaires santé assurent même le remboursement des actes non prescrits par un médecin.

Compte-tenu du nombre de séances nécessaires à la rééducation, l’avance des frais médicaux représente un effort financier important. Votre mutuelle santé Cocoon vous rembourse en 48 heures et facilite la transmission de vos feuilles de soins. Un scan ou une photo de la feuille de soins envoyés à votre mutuelle depuis votre smartphone suffisent.

Écrit par Lisa Nadji
Rédactrice en chef – Experte santé Profil Linkedin

Non, les médecines douces ne sont pas prises en charge par la Sécurité sociale. Ces pratiques alternatives sont considérées comme des soins de confort par l’Assurance Maladie. Toutefois, certaines mutuelles proposent une prise en charge de certaines d’entre elles.

Oui, l’ostéopathie est considérée comme une médecine douce, ou alternative, car cette thérapie propose le traitement de certains troubles fréquents, sans médicaments ni chirurgie.

L’ostéopathe va traiter le corps entier en essayant de trouver l’origine de votre douleur, alors que le kinésithérapeute va plutôt utiliser des techniques de rééducation pour corriger les articulations des muscles, suite à une pathologie ou un accident.

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